Jin-roh |
Hiroyuki OKIURA |
(17-18) |
D’une beauté picturale sans nulle égale
(les décors –le rendu de la pierre, du bois et des matières
métalliques- la brume et l’eau, les visages nippons ou les
ombres), l’animation magnifique du scénario de Oshii possède
une personnalité dans la mise en scène assez rare dans le
manga (changements de plan éblouissants, profondeur de champs inouïe
–4 D-, souci du détail allucinant, ralentis émouvants…).
L’histoire est simple (on suit deux personnages amoureux et différents
dans le Tokyo de demain) mais pas son traitement qui nécessite
plusieurs visions, et elle est très subtilement racontée
et intelligemment dialoguée : des hommes qui se battent dans leur
clan respectif et ne sont que des bêtes en manque cruel d’humanité,
d’amour et de compassion. Une réflexion puissamment amenée
et conclue de façon très pessimiste : une oeuvre faussement
futuriste qui interroge notre humanité ; celle derrière
le gouvernement, le flic quasiment robotisé ou les terroristes.
Ajoutez une musique à vous tirer les larmes des yeux et vous avez
une perle d’animation qui donne des leçons à ses frères
de sang. |