"J'envisage de mettre un terme à tout ça".
L'histoire d'une rupture.
Une femme, un homme, un voyage. Des questions existentielles
et des questionnements autour d'un couple qui deviendront questionnements
autour d'une existence : La petite amie de Jake doit-elle poursuivre
leur relation alors qu'elle s'apprête à rencontrer
ses beaux-parents ? Qu'est ce qui ne va pas dans leur couple
?
Et puis il y a ces images troublantes, dans un montage parallèle,
présentant des scènes se déroulant dans
un collège... Mystérieux.
Réflexion, introspection, dans une oeuvre terriblement,
presque bassement humaine, à la poésie beat, à
la photo mélancolique, aux sons exacerbés. Je
veux juste en finir est d'une profondeur abyssale,
d'une finesse cisellée à l'or pur, presque chirurgicale.
Il nous décontenance de par son atmosphère hivernale
et ses faits qui ne se déroulent pas de la manière
dont ils sont censé se dérouler, comme dans tous
bons films ! Des moments d'attente qui s'avèrent complètement
inhabituels, des personnages -bien barrés pour certains-
qui ne sont pas toujours à leur place ou au bon moment,
des détails qui sont aussi nombreux qu'incongrus, des
dialogues assourdissants et des rires cocasses, des acteurs
qui appuient leur jeu. Tout cela insuffle un rythme fantasmagorique
à l'oeuvre.
Kaufman est un peintre du 7ème art, jouant sur de petites
touches -plans éloquents, petits travellings précis,
montage elliptique. Délicat.
Voilà pour la description : et puis il y a l'explication...
Comment expliquer une œuvre atmosphérique, aussi
personnelle ? Car on va se laisser porter par cette histoire
vaporeuse et comprendre petit à petit de quoi il s'agit
: Les rêves se transposant dans la réalité,
la fiction s'immiscant dans la réalité, le temps
se compressant et s'entremêlant, les pensées se
faisant à voix haute. Le film nous destabilise avec ces
personnages qui vieillissent ou rajeunissent d'une scène
à l'autre, ses séquences sans logique première.
Pas plus d'explication, et pourtant on comprend que Je
veux juste en finir est tel un rêve de vie qui
mélange tout, toutes les strates, tous les moments ;
entre souvenirs et anticipation. Il faut le ressentir. C'est,
comme le suggère un personnage, une projection de vie,
une introspection de vie. Le film s'achève littéralement
sur le "spectacle" d'une existence...
Je lui trouverai cependant un défaut majeur : il devient
lourd à la digestion à la longue, le film constituant
en parallèle une suite de réflexions à
tout va, menant trop souvent nulle part, s'étouffant
d'idées et de citations intello (on cite Wordworth, Debord...
et on tape sur Cassavetes !!!) qui ne servent que trop rarement
la thématique de l'oeuvre ; on se lasse malgré
le fond solide.
Quoiqu'on en pense au final, Je veux juste en finir
fait partie de ces films qu'il FAUT voir tant il dénote
formidablement dans notre paysage cinématographique consensuel,
stéréotypé et prozaïque.