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Juan Carlos MEDINA
(15-16)

Le cinéma de genre espagnol est actuellement maître en son pays puisque dans l'une de ces périodes les plus fascinantes. Les 3 premières séquences, très dures, vous foutront à terre de par leur puissance évocatrice ou visuelle, la réalisation y est totalement impliquée, très incisive et toujours en pleine recherche formelle. Le sujet est fabuleusement original mais entre des mains toute hollywoodiennes aurait donné un nième film de super-héros : entre des mains espagnoles il s'avère beaucoup, beaucoup plus politique, historique et social. Servi par un montage alterné des plus fin, le scénario ascène coup sur coup, uppercut sur uppercut, et le spectateur n'a d'autres choix que d'encaisser cette oeuvre qui tient plus du drame poignant que du véritable film d'horreur. Par contre si le scénario se tasse un peu en son milieu, ayant peut-être un peu de mal à tenir sur la longueur (le côté historique étant sans doute trop mis en avant, comme un tic de ciné de genre ibérique), les histoires finissent par se joindre, le passé et le présent, puis l'histoire avec un grand "H", cette recherche du passé, vitale pour le héros, qui deviendra l'apprentissage du passé afin de mieux comprendre son présent. Et l'oeuvre rebondi, le mystère est relancé jusqu'au fin mot. Brillant, simple, sans grand effet, touchant et doté d'une musique de haute volée, une oeuvre idéologique forte avec de nombreux angles d'approche qui la rendent épaisse à souhait (différentes façons d'aborder la science, différentes idées de la politique, le thème de la douleur physique et / ou morale). Choc.