Ouf ! Indiana Jones et le cadran de la destinée s'avère être un travail digne et respectueux de la saga, tant sur le scénario que derrière la caméra.
Scripturalement on retrouve cette même forme aboutie de déférence et d'hommage -avec quelques retours heureux- à un genre et à une série de films qui arrive à son "terme", tout du moins celui d'une époque. Le film conserve précieusement la structure de ces bons vieux métrages d'aventure d'antan dont Indie se targue d'être à la fois le garant d'une certaine qualité et celui d'une mémoire vivace.
Et de ce côté ce 5ème épisode s'approprie joliment les tics de ses prédécesseurs : les diverses étapes qui courent le monde, les aides diverses, les énigmes complexes qui finissent immanquablement par ouvrir de secrètes portes, des bad guys de compétition qui ne font jamais semblant, de rafraichissantes punchlines bien à propos. Et avec en sus la petite musique universelle.
J. Mangold réussit pleinement son passage de relai : en témoigne sa mise en scène, menée tambour battant mais demeurant toujours un exemple de fluidité, avec ce même souci du détail, cette envie de décortiquer le moment et d'entrer dans la tête des personages, même à l'instant le moins opportun ; ces séquences d'action qui semblent, et même, pourraient s'étirer encore plus et durer des heures.
Bien sûr on n'évitera pas quelques facilités de-ci, de-là : l'introduction du bâton de dynamite bien à propos (mais, à l'inverse, celle plus subtile de la nage) et quelques menues erraurs. Des broutilles..
La force de cette saga tient également en ses personnages : L'innocente filleule Helena qui se révèle extrêmement cupide, et d'autant plus intéressante, et le jeune et prometteur Teddy dont E. Isidore s'approprie avec justesse la personnalité. Et puis il y a la prestation fulgurante et remarquable de Mads...
Sur le fond Le cadran de la destinée évoque à bien égard le temps, sans prise de tête : l'histoire d'un homme vieillissant, dépassé par son temps (la scène du cheval / métro est joliment symbolique) qui va devoir mener à bien l'exploration de ce même temps dans sa forme la plus complexe.
Un blockbuster à l'ancienne, visuellement intègre et jamais encombré d'effets superfétatoires. Le tout doublé d'une magnifique histoire et un hommage à la saga en forme de révérence... Indie tirant son chapeau ?
NOTE : 15-16 / 20