Immortel
[ad vitam] |
(6-7) |
Un double sujet : la possibilité scientifique
de remplacer des morceaux de son corps comme l'on change un vêtement
(le fond de l'histoire) et une Terre vivant avec une présence E.T.
sans connaitre le sens de leur voyage. Tout d'abord je conteste l'utilisation
conjointe des personnages de synthèse et des acteurs de chair :
il n'y a jamais interaction et on sent qu'ils se répartissent en
deux camps bien distincts ; ce qui nuit à l'unité de l'histoire.
L'utilisation de ces merveilleuses technologies est trop froide (Lucas
les intègre bien mieux...) et souvent injustifiée. Par contre
les décors sont superbes et renouvellent agréablement la
vision de la mégapole new-yorkaise. Par conséquent on est
bien en présence d'un film purement graphique, bourré d'idées
visuelles riches et variées mais qui s'embourbe vite dans ses dialogues,
ce qui le fait patiner un peu (beaucoup ?). Bilal n'est pas encore parvenu
à composer son univers au cinéma, avec les règles
de celui-ci ; notamment dans le découpage, celui qui permet de
faire bouger le film puisque l'on est "prisonnier" de son récit
-au ciné bien sûr, pas devant la télé-, contrairement
à la BD ou le lecteur va à son rythme. On ne sortira pas
de la projo sans l'impression d'avoir asssisté à un video
game sur grand écran, mais avec une énigme passive, un cruel
manque de sentiment et un scénar brouillon ou les flics ne font
que courir le long du film pour finir par demander à l'héroïne
la réponse à leur propre enquète. Quand au final
abscons... on s'en fiche un peu. |