Hurler
de peur |
(15-16) |
Une réalisation esthétisante qui sait
nous plonger immédiatement dans le film, une intrigue qui n'y va
pas par quatre chemins et nous metimmédiatement l'eau à
la bouche (qu'est-ce que cette introduction ?) ; mais le film tiendra-t-il
ses promesses ? Oui : il fait même date en la matière ! Car
le réalisateur tient la distance et instaure une atmosphère
étouffante (les cadrages subtiles, les objets ou personnages posés
en 1er plan), les personnages s'épaississent autant que le mystère
(un fantôme ?) et au final le film se révèle un rien
angoissant (observez les longs silences...) ; un véritable film
d'épouvante qui balayera le fantastique d'un habile revers scénaristique.
Là où le bas blesse c'est que le fin mot nous est révélé
à une bonne demi heure de la toute fin et il se s'avère
vraiment décevant (encore un héritage qui fait tourner la
tête). Mais toute la saveur du film reste à découvrir,
car c'est un triple twist démoniaque qui va nous surprendre de
par son intelligence d'écriture, sa logique et sa somptueuse complexité
(doublé d'une morale à toute épreuve) : la lecture
de l'oeuvre s'en trouve chamboulée et on se rend compte que l'on
s'est fait aisément manipuler, de manière tout à
fait hitchcockienne, en jouant sur nos a priori (C. Lee) et le souvenir
de la fameuse scène introductive. Délectable. |