Qui, sinon ce grand enfant made in Hollywood qu'est Spielberg,
pouvait le mieux adapter le conte de Peter Pan. A sa manière.
Pas facile d'entrer dans un film au manque cruel de surprises
et au fond de commerce déjà vu : le papa surbooké
qui oublie sa famille, qui manque de voir grandir sa progéniture,
tout comme il a oublié qu'il a été un enfant.
Et quel enfant ! Un adulte répondant au nom de Peter
qui devra se souvenir de son passé -passé qu'étant
orphelin il a enfoui au plus profond de lui-, retrouver son
imaginaire afin de sauver ses propres enfants.
Robin Williams retrouve littéralement son innocence par
le biais d'un jeu d'acteur des plus évolutifs, Spielberg
est tout en finesse, J. Roberts pétillante en Fée
Clochette et D. Hoffman au faîte de sa gloire.
Cependant hook est bien un conte un rien lisse
et très appuyé, trop, spectacle un peu infantile,
grosse machinerie hollywoodienne, écrasante, coincée
dans ses décors, sacrifiant au tout public avec ses enjeux
mous du genou ; Hook est un vrai film pour
enfants qui fait de temps à autre de l'œil aux adultes
mais reste dans le domaine de la grosse comédie américaine
couplée à une oeuvre d'art naïf auquel j'ai
du mal à adhérer : ai-je perdu mon âme d'enfant
? Non : mais, même si quelques bons traits d'humour imputable
au génial Robin Williams et à quelques séquences
et dialogues bien senties (le choc des mondes, le Capitaine
Hook suicidaire) tentent de rameuter les anciens enfants que
nous fumes, il y parvient que trop rarement.
NOTE : 10-11 / 20