Une nouvelle race de super-héros.
On ne peut décemment pas parler de ce film sans en évoquer la réalisation : la griffe de P. Berg, soit une caméra 100 % à l'épaule et un fourmillement de close-ups. Un sacré parti-pris pour un gros blockbuster hollywoodien dont on attendait une enveloppe plus lissée, pour un genre à la réalisation habituellement plus "léchée".
Commençons par les critiques : l'aspect franchement gerbant de cette mise en scène lorsqu'il s'agit de scène posée, de dialogues ; un choix à mon humble avis absurde, n'assurant pas la fonction de rupture nécessaire et significativement n'étant pas très probant (contrairement aux scènes dialoguées du "Royaume" qui étaient logiquement chaotiques). Une scène de combat filmée comme une scène de dialogue, qu'est-ce que celà peut bien vouloir dire ? Et pourtant ce parti-pris correspond tout à fait au choix visuel ambitieux du réalisateur : des effets spéciaux ultra-réalistes, carrément magnifiques, incroyablement soulignés par une caméra qui nous emporte dans l'action ! Cette caméra souligne également les choix scénaristiques du film (contrairement à la réal' de Bay pour Transformers) : jamais film de super-héros n'a connu un tel traitement car aucun film de super-héros ne ressemble à Hancock !
Un anti-héros mystérieux, des dialogues rudes, des bad-guys qui meurent...etc. Un mélange improbable de Spidey et Ma super-ex mais un regard unique jeté sur un homme beaucoup plus proche de nous de par le réalisme des scènes. Et le scénario tient toutes ses promesses en refusant de se borner à son pitch original, très vite et très bien traité, et en rebondissant grâce à un twist que l'on ne risque pas de venir voir et qui rendra ce personnage encore plus attachant (même si l'on est en droit de trouver l'explication parfois poussive).
Un film en tout les cas surprenant et qui ose ne pas aller où on l'attend.

NOTE : 15-16 / 20

Peter Berg est un cinéaste qui monte mine de rien en atteste son précédent film Le Royaume excellente surprise de la fin d’année dernière, cette surprise était en grande partie le fruit d’une collaboration avec le maestro Michael Mann qui permettait de voir Berg tirer une mise en scène plus que satisfaisante même si encore loin de Mann qualitativement Berg parvenait à allier rythme nerveux, réalisme et efficacité.
Pour Hancock Peter Berg est à nouveau soutenu par Michael Mann à la production mais en contrepoids on note la présence d’Akiva Goldsman (scénariste de Batman et Robin, ou de films bien académiques et encore alliant parfois aussi la casquette de producteur et anéantissant des projets ambitieux tels le malgré tout très bon I,Robot ou encore récemment Je suis une Légende) bref le résultat du film tient en partie de ces deux hommes.
Coté réalisation Peter Berg gère bien son très gros budget et propose des scènes d’action bien fun avec une efficacité redoutable , on sent au détour de certaines l’influence évidente de Mann (ce qui est une chance plus qu’autre chose avouons-le) bref sur le plan des effets spéciaux, cascades, Berg maitrise tout sans difficulté.
Il réussit aussi gérer les scènes de comédies (la moitié du temps liés à l’action) grâce à la présence d’un trio de comédiens en forme : Will Smith est franchement bon et s’amuse autant qu’il amuse dans le rôle principal, Jason Bateman révélation de Juno confirme son talent, et la magnifique Charlize Theron vient apporter sa touche.
Le scénario venons en : si dans la première partie on ne peut que se réjouir de l’esprit affiché trop rarement dans le cinéma actuel, peu à peu le scénario renie tout ce qui fait son charme dans la première partie et cela est doublé d’un twist franchement limite et très tiré par les cheveux qui cherche vraiment à normaliser au plus le film (la patte Goldsman) ; reste que le spectacle se tient jusqu’au bout malgré, il est vrai, une absence de méchant qui diminue les enjeux.
Un Blockbuster de bonne facture dommage ça pouvait etre plus mais c’est du divertissement qui se regarde sans problème néanmoins.

Note :13,5 / 20

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