Les affrontements assassins pour le contrôle d'un royaume
; les guerres du Danemark et de la Norvège.
Entre le modernisme de Lurhmann
et le classicisme d’Olivier,
Branagh nous propose une réalisation inspirée,
élégante et énergique pour donner vie au
récit immortel de Shakespeare. Sans toutefois dépasser
le stade de l'adaptation appliquée, il demeure quelques
part classique, théâtrale au-delà du texte,
bien que souvent d'une élégante intelligence.
Une menace fantomatique qui plane sur le royaume du Danemark
; au propre comme au figuré. Le père d'Hamlet
est mort, son oncle a pris le pouvoir en épousant sa
veuve de mère ; jusqu'à ce que se révèle
une horrible machination. Par de-là ce drame s'en joue
un autre : une invasion faisant suite aux terres perdues par
un roi, que son fils veut reprendre par les armes. Pièce
complexe à base de guerre, de crime, d'amour, de vengeance,
de folie, sur une toile fantasmagorique, tragédie brûlante
et brillante qui a traversé les siècles et fut
reprise et réinterprétée 100 fois.
Le texte conserve toute sa force et son génie littéraire
: éblouissant, presque magique, chantant en nos oreilles
émerveillées (sa version originale, plus exigeante,
est bien sûr et encore bien meilleure), il en conserve
l'esprit et la grandeur éternelle, la quasi perfection
dans sa prose, ses sonorités, ses résonnances.
Nous sommes littéralement écrasé sous la
puissance, la complexité et la beauté abyssale
de cet écrit ; notamment ses extraordinaires monologues
et ses images iconiques (le dialogue avec le crâne). On
se rend alors compte du génie de ce maître anglais
et de notre petitesse...
Un bel hommage par celui qui marche sur les traces de Laurence
Olivier.
NOTE : 13-14 / 20