Si le but était de tenir tête à la version
(du Dr Seuss) de J. Carey...
Car cette mouture est passablement épurée et complètement
désincarnée, saupoudrée de gags hyper prévisibles
dans un cartoon de série qui sacrifie tout à un
gigantisme visuel sans borne ni âme, censé -j'imagine-
palier au manque de fond. Le parfum anti-consumériste
du film d'Howard, magnifique interprétation moderniste
du livre- est ici lourdement éventé et uniquement
concentré sur le fin. C'est une adaptation beaucoup trop
sage. Tout pour les yeux, rien pour le coeur, la réalisation
frénétique à l'avenant.
La méchanceté du Grinch, originalité du
récit, ne dure pas longtemps, pas plus que notre plaisir,
on sent que les scénaristes le caresse dans le sens du
poil afin de ne pas trop froisser le jeune spectateur. De plus
cette ville illusoire au bonheur absolu, indécemment
heureuse est tristement consensuelle dans sa conception de la
félicité. Agrémenté de personnages
passe-partout, d'un de ces village rêvés, de ceux,
minuscules, qui se vendent lors des fêtes de fin d'année,
le film restera assez chiche dans l'esprit (de Noël). Reste
le gimmick de la chèvre et quelques joyeusetés
visuelles bien trouvées. Mais rares.
Ma mission : revoir Le Grinch de R.
Howard.
NOTE : 8-9 / 20