Gothika |
(13-14) |
Près pour un voyage très sombre (la photo
de Rousselot aux tonalités gris-bleues-métalliques) dans
les méandres de la folie (???). La principale qualité de
ce film est de changer de genre avec une belle élégance
pour mieux nous promener, nous interloquer : de l'épouvante à
l'horreur et jusqu'au serial killer, du basculement dans la folie jusqu'au
Diable, en passant par les fantômes et les crimes odieux. Le tout
sur un fond de policier et de thriller, où quand une personne saine
devient une atroce tueuse, une folle, une démente qui, tout en
étant enfermée les 3/4 du temps va devoir prouver que l'histoire
est plus complexe qu'elle n'y parait. Une zic terrifiante, Halle Berry
qui nous prouve si besoin était qu'elle est absolument grandiose
(son personnage est très ambigu), et Kasso qui sort grandi (encore)
de l'expérience : une caméra hyper expressive, tour à
tour nerveuse, torturée ou psychotique, qui rend le film tout simplement
terrifiant et "vrai", très claustrophobique ; une atmosphère
qui s'étend jusque dans la salle. De la série B qui sort
du lot. Le scénario, on l'a dit est extrèmement malin, il
fait tout pour nous mettre à la fois le doute et la pression, il
se dévoile lentement, sobrement mais avec grande efficacité,
restant halletant et sachant rebondir de multiples façons... même
si le dénouement est anticipé par les spectateurs et un
peu plus vaporeux. Un film qui a la tête sur les épaule... |