Je l'avoue : ma critique des Goonies -à la fin des années
80, de mémoire- n'était pas forcément élogieuse
; c'était la vision d'un adolescent devant un film, que
dis-je, un appel à l'esprit infantile qui sommeil en
chacun de nous et que je cherchais alors à dissimuler...
Je ne l'avais sans doute pas compris ainsi. Je n'avais pas le
recul nécessaire. Car les Goonies est un film important,
précieux, dans l'histoire du 7ème art. Malgré
ses menus défauts.
Il est conçu à partir d'une foultitude d'idées
ingénieuses, sur un ton tellement plus mature et libéré
que ce que nous propose actuellement Disney et cie (oui : les
enfants aiment VRAIMENT avoir peur, dire des gros mots et parler
de sexe). Ode à l'imagination enfantine, le scénario
aux petits oignons est devenu un modèle pour des générations,
excitant au possible avec cette course au trésor ébouriffante
qui n'est métaphoriquement qu'une course pour sauver
tout un pan de l'enfance (la maison des protagonistes mais également
leur petit monde de "Goonies"). Ces Indiana Jones
en herbe sont tout particulièrement attachants (là
aussi leurs diverses personnalités serviront de modèle
ad nauseam), conférant au récit un charme intemporel
; émerveillement absolu assuré... Ode à
l'imagination sans borne et magnifique hommage au cinéma
en général (Quasimodo, King Kong, Capitaine Blood,
les Gremlins, Purple rain...etc et surtout Superman !) le film
est visuellement une véritable madeleine pour l'adulte
que je suis : les décors sont brillamment évocateurs
et nous emportent toujours très loin ; pas très
loin du monde des rêves. On replonge dans cette lointaine
époque où, tapis sous mes couvertures, je m'embarquais
pour des aventures sans nom...
Je n'émettrais des réserves que sur un point :
la réalisation plan-plan et très paresseuse, trop
appliquée et loin d'être toujours imaginative de
Mr Donner ; défaut constant de ce metteur en scène.
Et je finirai par rappeler qu'aujourd'hui, en 2018, on sent
l'héritage de ce film dans la somptueuse série
"Stranger Things" : et ce n'est pas pour me déplaire.
NOTE : 17-18 / 20