Proyas n'a rien à prouver à qui que ce soit :
alors pourquoi s'être lancé dans ce naufrage cinématographique
où il n'y a absolument rien à sauver, pas plus
sur le fond que sur la forme ? Ne cherchez pas d'Histoire dans
ce film : les Dieux égyptiens vivent parmi les hommes,
et les uns comme les autres sont blancs comme des c*l. De prime
abord il est donc très difficile d'entrer dans ce délire.
Et s'il y a quelques jours je louais la sobriété
et l'intégration des FX dans le dernier tome de "Captain
America", il faut bien avouer qu'ici, ce magma d'images
où le but du jeu est d'en mettre un maximum sur l'écran
fait grandement mal et aux yeux et à la tête. D'autant
plus que les FX sont atroces (hors mis le Sphinx) et les décors
bling-bling, du plus mauvais goût, nous laissent imaginer
que les acteurs n'ont pas dû beaucoup respirer l'air pur.
Proyas est clairement noyé dans la masse : sa réalisation
est tape-à-l'oeil et sans génie aucun. Nous assistons
donc à un anti-Indiana Jones où le numérique
tue le film (voir l'abominable scène où le héros
récupère l'oeil et sa chorégraphie "dans
le vide" du plus bel effet), un buddy movie ringard, une
version non officiel et live de Dragon Ball Z. Le scénario
? Faussement shakespearien : disons qu'il représente
le 4ème de couverture d'un Hamlet. Les dialogues complètement
post-modernes finissent par nous user les oreilles et l'intrigue
est moisie de bout en bout (une reconquète du pouvoir
tout ce qu'il y a de basique et attendu), pas même sauvée
par les implications de la mort de certains personnages. Ringard,
non-sensique, le film ne vaut pas mieux que les peplums italiens
des années 50-60. Mais on y apprend toutefois que Ra
habite dans la station MIR et se bât contre de gros méchants
nuages avec un pisto-laser. Et oui...
NOTE : 4 / 20