Giallo |
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Un sacrément beau casting pour le triste Dario,
réalisateur-scénariste incapable de pondre ne serait-ce
qu'un film de facture moyenne depuis 10 ans (et ça ne changera
pas pour les 5 ans qui suivront...). Malgré le titre prometteur,
celui de l'auto-couronnement d'une carrière entièrement
dévouée au genre "Giallo" : what's up ? Une scream
queen est pourchassée par un sadique avec une arme blanche, sur
une zic emphatique et les beaux mouvements de caméra du père
Argento ? C'est à peu près ça, hors mis que le film
s'inspire méchamment des films de "kidnapping", façon
Hostel et autre Saw, où plutôt de leurs multiples rejetons
sortis en direct-to-dvd, forçant le trait grand-guignolesque, la
psycho poisseuse et risible, l'hyper-violence d'un autre âge ; cerise
sur le gâteau : notre sadique s'est fait la tronche de Rambo !!!
Non, rien n'a changé : excepté le talent du maître
qui, même avec une caméra à la main, finit par s'enliser
et nous lasser. L'ex-maitre transalpin du cinéma horrifique nous
propose un cinéma qui vise à l'extrême simplification,
maniérée, bétifiant et finalement involontairement
auto-parodique. Glaçant de médiocrité. Comment s'intéresser
un minimum à cette histoire de tueur au taxi et au trauma infantile,
de fille cherchant sa soeur, de flic ultra-classique et tout aussi traumatiser
(quelle utilité à l'histoire ?) et de victime qui, on le
sait, ne périra pas. Il y aurait une analyse littéraire
à faire sur la ressemblance de toutes les dernières oeuvres
d'Argento sur la fin de sa carrière, cherchant à retrouver
l'inspiration des débuts, maladroitement, maladivement... des scénarii
à trou où il lui suffit de changer les noms des personnages
et les perversions subites par les victimes. Qu'il est tombé bas
ce monsieur que j'admirais tant et m'a même donné, un temps,
l'envie de faire du cinéma... Et que dire de ces grands acteurs
empêtrés dans ce fourbi ??? |