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Ghost in the shell
Budget = 110 M$
BOX OFFICE France = 1 987 / 77 620 - 473 000 - 1 021 000 entrées
BOX OFFICE USA = 18,7 / 40,6 M$
BOX OFFICE Monde = 169,8 M$
 

Moins un véritable remake qu'une version clairement occidentale, pour ne pas dire américaine, la question qui traverse le projet est assurément la suivante : pourquoi l'oeuvre de Oshii n'a pas rencontré son public à sa sortie en salle, hors de son pays d'origine ?? Parce que l'oeuvre originelle était trop métaphysique et ancrée dans la culture du Japon et surtout des mangas, guère en vogue à l'époque ? Et c'est ce qui, semble-t-il, a motivé ce passage d'un film de sensations et de questionnements complexes, sans forcément de réponses limpides, en une oeuvre claire, pour ne pas dire éclaircie, scénaristiquement rectiligne comme une rédaction d'élève de collège. On y a forcément perdu beaucoup de matière première.
Oeuvre colorée, flashie, cyberpunk jusqu'aux bout des ongles, visuellement très inventive et touffue, elle n'en reste pas moins un vibrant hommage au travail esthétique de son modèle. C'est tout simplement un instrument technologique à portée artistique qui oublie quelque peu la philosophie de l'oeuvre d'origine. C'est en fait, dans ses fondements, un tout autre film qu'il faut aborder tel quel pour ne pas être trop déçu et surtout conserver une certaine objectivité critique : il n'en reste pas moins qu'il s'en dégage une sacrée atmosphère et qu'il différe par bien des points des canons hollywoodiens. Américanisé dans l'ADN, pour ne pas dire dans l'âme, le film se concentre sur deux aspects : la robotisation comme nouveau moyen de survivre à son corps (le nouveau pendant de la chirurgie esthétique), et la question -trop éludée à mon sens - de l'humanité derrière la cybernétique à outrance. On parle moins du sens propre de la vie (qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que l'âme ? Qu'est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? ) que d'une héroïne robotisée à la recherche de son passé humain, que de cette enquète qui débouche sur quelque chose de nouveau et de ce méchant inédit mais pas forcément pour le meilleur puisque profondément dénaturé. On oublie forcément d'évoquer cette conscience qui fait de l'homme ce qu'il est.
Derrière de gros clin d'oeil -des scènes phares qui passent de l'animé au live avec beaucoup de grâce-, derrière une travail musical excellentissime, derrière une oeuvre qui laisse de côté ses aspects sexués et sanguignolants, ce nouveau Ghost in the shell est plus un bon film qu'un bon remake, donnant à "manger" à ses spectateurs derrière un respect visuel évident, suivant sa propre voix, simplifiant, expliquant, imaginant (le passé quasiment romantique de l'héroïne), récréant (le méchant et ses liens déroutants avec le major) et s'achevant en refermant honteusement son regard... De cette ouverture à l'humanité toute entière, cette ôde à la vie que représente la fin du film nippon, on passe à la fermeture du regard sur une seule -ou presque- entité dans le film US.

NOTE : 13-14 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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