Tout son auteur en un film… Cette 1ère œuvre
notable possède déjà toutes les caractéristiques
atypiques et dérangeantes du cinéma de David Cronenberg
: une forme de claustrophobie, une horreur organique, un scénario
profondément charnel, une photo absolument glaciale,
une réalisation racée et incisive, à l’avenant
avec le montage alterné. Avec une vision déviante
de ces complexes bourgeois en cercle fermé, symbole d'une
volonté séparatiste de la part des élites.
Comme un air de critique sociale sur les conséquences
abjectes et absurdes d'un tel retranchement...
Proche dans sa thématique d'un "Frankenstein"
à la base, il se rapprochera plus facilement de toutes
les transformations horrifiques proposées par le 7ème
art (on pense beaucoup aux zombies), Cronenberg vous encerclant
d'un atmosphère glauque ou, étrangement, l’érotisme
prend également une bonne part dans l'œuvre : comme
si la sexualité à outrance devenait une maladie
grave et contagieuse, une déviance conséquente
au repli, à cette forme d'enfermement, pervertissant
cette petite société par ses excès ; la
punissant de son élitisme. Plus globalement, ici le mal
vient de l'intérieur, inhérent à l'homme,
passant de corps en corps, tel un virus.
Les FX sont absolument saisissants, les scènes chocs
et l'oeuvre inoubliables.
NOTE : 15-16 / 20