Les freaks sont de sortie : entre Fellini, La
monstrueuse parade et un film de super-héros
du XXième siècle. Avec de petits airs qui ramènent
au cinéma de Del Toro (La
forme de l'eau).
L'histoire d'un cirque ambulant, de ses étonnants pensionnaires
et de la guerre qui déchire l'Italie, où des officiers
allemands tentent de mettre la main sur les pouvoirs de ces
êtres extraordinaires (concept qui aurait même pu
être poussé bien plus en avant). Classique ? Pas
vraiment.
Après 10 minutes entre grâce et terreur qui assoient
le film de par sa mise en scène épique et des
personnages fascinants, impossible de lâcher cette histoire.
Peuplée de personnages atypiques dont cette jeune femme
touchante mais que l'on ne peut toucher, qui reste la plus développée
et dont on regrettera qu'il n'en soit pas de même avec
les autres : hors mis ce nazi qui peut voir l'avenir dans ses
rêves et les dessine... Des êtres différents
dans un pays qui hait la différence, même la plus
infime. Et le film aura plaisir à nous présenter
tous ces gens divergents, monstres de cirque aux pouvoirs inhabituels,
handicapés, estropiés et tant d'autres tout aussi
humains...
Entre film fantastique et film historique, Freaks out
nous rappelle les heures de gloire du cinéma espagnol
au travers d'un scénario riche et complexe, allant jusqu'à
s'amuser avec les anachronies (dont un air de Guns n' roses,
un téléphone portable, une manette de console
et quelques pas de hip-hop!).
Naviguant entre sériosité et drame avec aisance
et force, à l'image de ce train de la mort partant sous
un feu d'artifice, soulevant des problématiques de guerre
(Tuer pour tuer ? Quel est le poids de la haine ?) jusqu'en
son final apocalyptique et sublime.
Le renouveau du blockbuster made in Italy et à vocation
internationale.
NOTE : 15-16 / 20