Revoilà S. Gordon au meilleur de sa forme avec de l'authentique
série B de grande qualité : tout à la fois
film d'action à l'ancienne (on pense évidemment
à La grande évasion), film de
zonzon, film de SF avec une pointe de gore, histoire de nous
rappeller les origines du monsieur.
Et la force du film c'est d'en donner pour notre argent : le
scénario y est carré mais vraiment efficace, exploitant
son idée à corps perdu ; ses auteurs n'en sont
pas restés au pitch de base, à une situation inextricable
vue et revue, mais y ont mis toutes leurs tripes. Ce sont tout
d'abord des éléments en arrière-plan qui
donnent de la substance à l'oeuvre : les prisons inhumaines,
la surpopulation mondiale et le contrôle extrêmement
strict des naissances, la fragilité de la planète,
les pensées politiques rétrogrades, la toute puissance
des sociétés privées et celle envahissante
et dangereuse des technologies de pointe. Mais le film ne s'arrête
pas en si bon chemin puisqu'il injecte également une
tonne d'idées plus savoureuses les unes que les autres,
qu'il manque sans doute de développer : le contrôle
des rêves humains, les méthodes modernes de torture,
les humains améliorés, les clones-soldats... tout
en restant dans les limites de la série B (certains effets
visuels piquent les yeux aujourd'hui).
Justement, parlons-en de cet aspect visuel : en rapport à
son budget (Demolition man = 45 M$ - Jurassic
Park = 63 M$ - Last action hero
= 85 M$) on peut difficilement lui reprocher quoique ce soit
; les effets sont implantés dans l'image de manière
discrète mais très présente afin de donner
une crédibilité visuelle à l'oeuvre. Mais
… mais quelques clichés mettent à plat l'intrigue,
la trame générale est guère subtile et
ça reste globalement un film de prison un brin caricatural.
Les acteurs ne sont pas toujours convaincants non plus et Gordon
n’est peut-être pas encore un réalisateur
grandement subtile : il tombe vite dans le fonctionnel et les
grosses mécaniques bien huilées.
NOTE : 12 / 20