Même si l'on en voit fleurir ça et là, il est toujours délectable de voir ce type d'animation non formatée, stylisée, percutante, représentant dignement son auteur et ses animateurs.
C'est l'étonnement qui nous emporte : celui ressenti face à ses paysage surprenants, paysages qui nous questionnent tant par leur style, leur rendu unique, inédit et éblouissant. Et bon sang ! Les images sont tout bonnement exceptionnelles, sublimissimes, et certaines séquences constituent de purs moments d'enchantement comme on n'en voit pas tous les jours au cinéma : la séquence des arbres surgissant de l'eau vous fera battre le cœur. Intensément.
Autre challenge que va aisément relever le scénario : faire un film muet de 1h25, destiné en priorité aux enfants (mais certainement pas que les enfants) et les scotcher à l'écran grâce à une histoire tourbillonnante, profonde, inédite et constamment déconcertante.
Car Flow possède l'audace absolu et absolument géniale de nous alerter sur la situation écologique mondiale, sans discours pompeux ou peu avenant, se transformant en une fable prenant à revers l'histoire de l'arche de Noé ; quand les animaux prennent eux-mêmes leur destin en main. Une intelligente fable sur l'entraide et, in extenso, sur la profonde bêtise humaine et ses conséquences.
Techniquement, le travail effectué sur chaque animal, résultat d'une observation minutieuse de la faune et de nos compagnons à quatre pattes (voir moins...), est hallucinant, féerique par sa naturalité, sans pour autant verser de trop dans l'anthropomorphisme cher à Disney. Mais de toutes façons nous sommes bel et bien dans une fable.
Je terminerais sans manquer d'évoquer la réalisation prodigieuse et en mouvement perpétuel de G. Zilbalodis ; une mise en scène savamment dosée qui nous embarque sans nous donner le tourni. Ou alors seulement celui d'un coup de génie !
NOTE : 17-18 / 20