Une entrée en matière aussi éclatante
visuellement qu'un peu abrupte scénaristiquement.
Dans les brumes du moyen-âge, la légende du roi
Arthur, de Merlin et d'Excalibur, de Lancelot, de Morgane et
de Mordred, ou encore de Perceval. Et du St Graal.
La 1ère impression n'est pas forcément la bonne
: la mise en image manque terriblement d'ampleur, de grâce
et de nerf, elle est souvent un peu sèche, on sent vite
que Boorman est un peu à l'étroit sur ses plateaux.
A vouloir trop effectuer des sauts dans le temps, le montage
s'en trouve vraiment brusque, les enchaînements sont tristes,
le récit trop hachuré (la quête du Graal
en est l'exemple le plus frappant et surtout le plus frustrant).
L'histoire est assénée sans nuances, ses angles
sont trop carrées. Bien qu'il faille avouer qu'un Merlin
moins sage que de coutume et joyeux bout en train est assez
déconcertant mais jamais déplaisant.
Pourtant, dans son genre, film de chevalerie entre réalisme
et légendes, il s'agit d'une vision moyenâgeuse
pimpante dont les images sont lumineuses, étincelantes,
très colorées ; et finalement J. Boorman s'avère
plus être un fin peintre, composant ses cadres avec précision,
qu'un metteur en scène inspiré et dynamique.
De toutes façons plus l'histoire avance, s'enfonce dans
la magie, et plus on se prend au jeu, loin des ponctifs rasoirs
d’Hollywood et de ses visions idylliques de chevaliers
de conte de fée et de ménestrels en pyjama.
NOTE : 13-14 / 20