Elle
s'appelle Ruby |
Jonathan
DAYTON - Valerie FARIS |
(13-14) |
Un adolescent écrivain plongé de façon
prématurée dans le succès n'a d'autres solutions
que de prendre un abonnement chez le psy pour retrouver la flamme de l'inspiration.
Cet écrivain est inspiré par ses rêves, rêves
où habitent une rouquine atypique qui va devenir sa muse, sa création
puis sa petite amie. Ce film parle avec autant de brio que d'originalité
du processus de création (la muse qui fait table rase du syndrôme
de la page blanche), imagination tellement créative qu'elle va
investir totalement, physiquement, la vie de l'artiste ; jusqu'au fantastique.
Et de se poser la question : ou est la réalité ? Les auteurs
nous offrent une réponse évidente : devant nos yeux. L'imagination
influe sur la réalité, elle est une partie de celle-ci ;
mais jusqu'à où ? Les personnages fictifs que l'on fait
vivre dans les livres ne font-ils, finalement, pas parti du réel,
notre réel à nous lecteur, et celui de l'écrivain,
du créateur ? Ils font partie de la réalité au sens
large du terme. Dans le film on évoque avec précision et
intelligence du travail de création artistique : ici, l'écrivain,
cherche avant tout à créer, c'est-à-dire à
contrôler un univers selon son bon vouloir, tel un Dieu tout puissant
; il cherche à s'émanciper de cette vie où il ne
contrôle rien ou presque. Il existe donc un véritable flou
entre le réel, tellement plus complexe et incontrôlable,
et cette fiction qui investie nos vies : d'où l'apparition de ce
personnage fictif dans la vie du héros et de ses proches. Ce film
est un pur travail d'indépendant, rien de classique dans l'écriture,
rien de classique dans les personnages -véritables anti-héros-,
un ton corsé, acide, libre, léger et très fin à
la fois. La réalisation y est impeccable et la musique superbe.
Les auteurs de Little miss sunshine sont en train de
se faire une place au soleil du cinéma indie américain. |
La critique des internautes |
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