Je suis ressorti de la salle conquis par les images que je
venais de voir : Dragons est une série
exponentielle en terme de qualité même si, cependant,
elle manque d'ambition scénaristiquement.
Difficile de ne pas être littéralement ébahi,
happé devant cet admirable travail de réalisation,
autant sur l'animation elle-même que sur le façonnement
des personnages, des décors, ainsi que par cette mise
en scène bluffante. Impossible de ne pas souligner les
qualités physiologiques des protagonistes : du moindre
mouvement de leur visage respectif jusqu'en une gestuelle à
la précision détonnante ; l'utilisation évidente
de la performance capture permet, derrière ces véritables
bonnes bouilles de "dessin animé", de les rendre
plus humains, plus proches encore de nous puisque transmettant
leurs émotions. C'est un véritable travail d'orfèvres,
de passionnés, que l'on retrouve dans le soin particulier
apporté aux moindres décors, jusqu'aux arrières-plans
qui ne sont jamais laissés à la discrétion
des spectateurs. Visuellement ce troisième film est une
pure merveille, un festival de texture et de mouvements. La
neige, l'eau, la poussière, la pierre, les végétaux,
les nuages, les matériaux ; tous sont plus beaux que
nature. Et D. DeBlois maîtrise à la perfection
son art : il est même rare aujourd'hui de voir autant
de richesse dans la mise en scène d'un film animé
: des travelings audacieux et significatifs, des plans séquences
bien sentis, des mouvements de caméra ambitieux...etc.
Les séquences de la parade amoureuse et celle du vol
des dragons sont l'apogée de cet exercice : et chacune
communiquent autant sur les personnages que sur le plaisir à
filmer ; du bonheur cinématographique à l'état
pur, sans un faux-pas technique.
C'est très simple : en sortant de la salle je suis tombé
sur un extrait de Hôtel Transylvanie
: et je vous garantis que ça pique les yeux !
Je ne pourrais cependant encenser de la même manière
l'histoire : si l'humour très 1er degré du début
n'est jamais encombrant, le scénario manque terriblement
d'épaisseur, d'enjeu, de substance, à vouloir
être trop limpide et quelque part un peu prétexte
aux aventures qui suivront : la fuite tombe comme un couperet
jamais évident, les recherches restent abstraites et
d'intrigue il n'y a guère. Tout juste un bad guy de compétition,
qui aurait pour le coup mérité un rôle à
sa démesure, et des héros qui savent évoluer.
De même, à la très belle fin qui se laisse
entrevoir, répond une exigence hollywoodienne : dommage
qu'ils n'aient pas su la tenir jusqu'au bout...
Derrière ce troisième tome se cache donc une merveille
pour les yeux, joliment soulignée par une musique d'exception,
lyrique, pleine d'emphase, et que je ne saurais manquer de me
procurer très rapidement..
NOTE : 15-16 / 20