Partant d'une idée génialement farfelue et hautement
science-fictionnelle, qui débouchera sur une dissertation
assez aboutie, mais non sans défaut. Et non : ce n'est
pas un nouveau film de scientifique fou rétrécissant
ses enfants (ou je ne sais qui), mais bel et bien une oeuvre
ambitieuse qui traite avec une certaine forme de réalisme
"pragmatique" du rapetissement (à l'échelle
mondiale) et de ses diverses conséquences : psychologiques,
financières, sociétales, économiques et
autres ; autant de résonnances auxquelles les autres
films n'avaient pas pensé, jamais réfléchi.
Puisque l'on ne peut diminuer l'humanité en nombre et
en fonction des capacités de la planète Terre,
il suffirait -une fois la technologie aboutie- de la réduire
en taille. Les besoins d'une telle société seraient
alors d'autant réduits, société qui n'aurait
par ailleurs plus besoin de travailler pour subvenir à
ces mêmes besoins et pourrait ainsi envisager de passer
sa vie à faire selon ses envies ; une vraie société
de loisir pour sauver la planète ! Et autant de postes
libérés pour les actuels chômeurs... Alors
se posent nombre de questions (qui ne trouveront pas toujours
de réponses mais que l'on imagine aisément) parmi
lesquelles : Mais qui travaillent pour eux, pour produire leurs
biens de consommation courante ? Les "grands" certainement
: une année de production industrielle nationale correspondant
assurément à des siècles de mini-consommation.
Cela est-il compris dans le forfait de départ de ce qui
semble être une location à vie ? Pourquoi certains
s'ingénient-ils à continuer de travailler ? Etc..
On y trouvera également un petit couplet sur la différence
qui a du mal à prendre (les petits propres Vs les grands
sales). Pas assez poussé à mon avis. De même
que l'ambitieux sujet de l'auto-suffisance qui prend ancrage
à la toute fin.
Plus intimiste que tape à l'oeil, plus dramaturgique
que science-fictionnel, plus indépendant qu'Hollywoodien,
ce film va plus en avant, plus en profondeur, il est totalement
recentré sur l'humain plutôt que sur les effets,
sur la préservation de l'espèce et de la planète
plutôt que sur une aventure sans âme. C'est par
ailleurs un film idéaliste sur l'idée d'une société
meilleure (mais humaine, donc bouffée par la surconsommation,
l'exploitation des autres...) dont la conclusion peut toutefois
laisser pantois.
Ce n'est pas non plus une grande réalisation et la dernière
partie se relâche trop, le tout manquant non pas de consistance
mais de tenue ; c'est un film rempli d'idées, idées
que l'on peut emmener avec soit longtemps après la vision
du film, se les approprier, en discuter : mais, peut être,
sont-elles un peu étalées au gré d'un scénario
qui manque de rigueur, de saveur et de délicatesse.
NOTE : 13-14 / 20