The
Devil's rejects |
(13-14) |
Film d'horreur ultime ? Photo poussièreuse, rouflaquettes,
arrêts sur image insistants, transitions qui tuent, personnages
borderlines, ambiance 70's... mais derrière l'hommage évident
et les nombreux clins d'oeil se cachent autre chose. Un humour décapant
comme l'acide et aussi extrêmement critique que bienvenue, un scénario
qui débute où nombres d'autres s'achèvent (comme
si Zombie souhaitait poursuivre une mythologie : celle des survivals),
une oeuvre fièrement sexuée et surtout une cavale de violence
moins gore que brutalement sadique et irrévérencieuse, subversive
comme on n'en fait plus, libertaire, grossière et mettant à
mal toutes les conventions morales qu'évitent bien de toucher tous
ces slashers modernes très gore mais à la morale intact.
Le film effectue la prouesse de nous plonger dans l'univers intérieur
de ses bouchers abjects en les transformant peu à peu en héros
(qui seront même secourus !), personnages centraux et même
"victimes" d'une vengeance hors-la-loi, aboutissant sur un final
sublime très emprunt de "Butch Cassidy et le kid" ou
"Bonnie and Clyde". Zombie s'avère même être
un réalisateur émérite dans ce film pas toujours
intéressant mais qui a le mérite de nous mettre dos au mur
en adoptant consciemment la morale abérante de ses protagonistes,
comme le fit en son temps O. Stone avec
"Tueur nés". |