"Délivre-nous du mal" a tout du film policier
noctambule et pluvieux, tendance atmosphérique, où
l'humour ne dénote pas. Par contre il parait très
rapidement d'un trop grande limpidité et c'est ce qui
ne va pas tarder à tuer le film. Car le mélange
des genres était somme toute bien dosé (toutes
proportions bien gardé, entre "Angel heart"
et "L'élite de Brooklyn"), un film bien ancré
dans le réel pour mieux s'en échapper, nous laisser
adhérer au propos. Il est même plutôt bien
gaulé visuellement. Mais les défauts vont vite
faire surface : il pêche par manque de finesse (malgré
un embryon de réflexion théologique) et s'effondre
au fur et à mesure du métrage, perdant toute orginalité,
devenant même mauvais. Ce sera alors un film de possession
/ exorcisme de plus, et on s'apercevra que les deux sont tout
aussi ringards que sans le moindre intéret puisque les
codes du genre lui sont trop sagement et péniblement
appliqués. Cela aurait été si bénéfique
de laisser la réalité justifiée ses horreurs
par le biais de la fatigue ou de la folie, ce que le film laisse
entrapercevoir l'espace d'un instant...
NOTE : 10-11 / 20