Sam réinvente avant l'heure
les super héros au cinéma... Ainsi que l'imprimante
3D !
S'appuyant sur le célèbre schéma du savant
aux recherches ambitieuses -savant qu'il couple ici avec le monstre-,
saupoudrant le récit de cette horreur qui lui est si chère
et d'une violence non-retenue (Le héros tue sans hésiter),
Darkman s'impose comme une réussite.
Car, loin des héros lisses édités sur papier
glacé, Darkman est un super héros
aussi humain qu'ambigu, justifié par la science elle-même
et dont la transformation physique s'accompagne de conséquences
psychologiques. Derrière une simplissime histoire de vengeance
il y a un homme bon qui devient un assassin implacable ; avec
quelques pratiques raccourcis scénaristiques (la reconstruction
du labo...) mais des idées à revendre, une indéniable
originalité, de très belles images, un humour mordant
et des effets de maquillage absolument saisissants.
On retrouve bien évidemment une réalisation à
l'expressivité foudroyante, inventive et cartoonesque :
les 20 dernières minutes ne sont pas loin d'être
de la pure jouissance visuelle à base d'explosion homériques
et de cascades XXL, où la folie des images le dispute à
un hommage à Tex Avery et aux comics en général.
Un travail qui justifie pleinement le choix de Sam Raimi pour
mettre en image, quelques années plus tard, Spiderman.
Comme je l'évoquais plus haut la réflexion sur le
Bien (le héros tue pour se venger et sait qu'il devient
plus mauvais à chaque fois) et le Mal (le méchant
tue pour "battir un monde meilleur") est très
aboutie et assez sensible. A ce titre les dernières scènes
constituent un final d'exception ; et je ne dis pas ça
pour le seul clin d'oeil de Bruce !
Sans être toutefois parfait, on peut dire que l'oeuvre a
très bien vieilli et ne dénote pas face aux géants
Marvel et DC : dommage que ce méchant manque d'un projet
ambitieux et que le film conserve ça et là de très
classiques relents.
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