Une entrée en matière sadique et choc : comme
au bon vieux temps de la Hammer ! Et ça tombe bien puisque
ce film marque la véritable résurrection de la
mythique firme anglaise : l'oeuvre possède donc une mise
en scène et un décorum pour le moins gothique,
respectant l'esthétisme de ses aînés ; réalisation
à la fois élégante et joliment maniérée,
beaucoup de bougies, de brouillard épais, de marais engloutissants,
un bauge sordide, une maison isolée et forcément
hantée, une région sauvage et peu accueillante
et... quelques fantômes. So british. Même si le
personnage central reste bien trop classique - à l'image
du film par ailleurs-, même si le mystère sera
décevant à peine dévoilé, le final
mitigé, le scénariste sait s'appuyer sur les silences
pour surprendre, diffusant la peur à juste dose, dosant
savamment ses scènes pour les rendre efficaces, avec
un angle d'approche le plus surprenant possible (Cf. la scène
où le héros regarde par la vitre et voit une présence
en contrebas). C'est une oeuvre morbide par son sujet et son
traitement subtil, un jeu de cache-cache avec un fantôme
(l'utilisation des arrière-plans est particulièrement
efficace, si bien que l'on se surprend à jeter constamment
un oeil derrière le personnage) pour un film des plus
excitants, retrouvant cette peur originelle, ne vous lâchant
jamais et évitant avec soin le grand-guignol ; même
si Radcliffe a encore grand mal à sortir de ses gonds
monolithiques. Conclusion : c'est dans les vieilles marmites
que l'on fait les meilleures soupes.
NOTE : 13-14 / 20