Intrigue mathématiques.
Le premier pari était de dépasser le concept de
base, ce pitch alléchant et novateur, et de ne pas ennuyer
le spectateur après quelques minutes de métrage.
Pari réussi. Le temps file car le scénario évite
scrupuleusement les répétitions, les personnages
avancent au fil du récit en se posant nombre de questions
qui lancent une intrigue labyrinthique, fascinante et détonnante.
Et le spectateur se prend littéralement au jeu et plonge
avec ces malheureux héros.
Le deuxième pari était de, non seulement passionner
le spectateur, mais lui laisser une empreinte indélébile
de ce film atypique. Pari à nouveau et pleinement réussi.
Le suspens est à son comble, l’intrigue est épaisse
et d'une puissance rare, la fin demeure profondément
intelligente et judicieusement floue. Le réalisateur
diversifie ses angles à loisir et nous embarque sans
mal dans ses délires visuels, libérés de
toutes contraintes physiques. Ajouter une dose bienvenue de
gore, des personnages particulièrement intéressants
(le chef de groupe devient le méchant, le jeune autiste,
la matheuse…) et vous obtener 1 h 25 de bonheur cinéphilique
et cinématographique.
On en prend plein les yeux, Cube était
et demeure une oeuvre indéniablement original, ouverte,
brillamment imprévisible (et cela demeure rare…),
violente, fulgurante d'intelligence, hitchcockienne (on pense
parfois au méconnu Lifeboat), totalent
noir (pas de love-story, d’humour, de soleil ; uniquement
des macchabées).
Je m’incline devant une si belle mécanique. Et
quels effets....