Un premier film qui en impose de par son étonnante maîtrise
formelle et ce petit quelque chose d'impalpable qui fait la
marque des grands. Des très grands.
Langoureux et tout à la fois rapide, fascinant et sensuel,
sachant répondre à la simplicité de son
histoire par une mise en scène époustouflante
à tous les niveaux. Un tueur se refuse à respecter
le code de sa profession en laissant la vie sauve à une
femme dont il est tombé immédiatement amoureux...
C'est avant toutes choses la réalisation quasi parfaite
qui vous saisit : sensuelle lorsque ses personnages sont sensuels,
agressive quand le sang coule et les armes parlent, descritiptive
lorsque le film prend son temps ; toujours étudiée
avec cette idée de faire de chaque plan quelque chose
de beau et de censé, de rendre au cinéma sa fonction
première... que les images nous soient imposées
via la caméra et prolongent les états d'âme
des personnages.
Au gré d'un scénario sans concession qui use de
tous codes des films d'action sino-nippon, le film transcende
son idée de départ : un rythme unique, l'utilisation
particulière des ralentis, le montage cut à l'extrême,
l'élégance et le surréalisme dans les combats,
un héros virtuellement invincible et seul face à
des myriades d'assassins, une véritable mise en scène
de la mort, l'intrusion mystique fantastique,..etc. C'est un
chant d'amour envers toute une époque, pour tout un type
de cinéma.
Et il faudrait pas oublier M. Dacascos, acteur possèdant
une beauté parfaite, corporelle et gestuelle, campant
un tueur angélique et amoureux : touchant. Pas plus que
la cinématographie et la musique dont l'adéquation
est bouleversante.
Brillant, unique.
NOTE : 15-16 / 20