Il n'y aura sans doute personne pour dénigrer
la beauté et la qualité graphique de l'ensemble, personne
pour ne pas saluer la somme de travail de cette oeuvre artistique, pour
ne pas dire artisanale, mais il va falloir aller au-delà de tout
cela.
Plonger dans un univers extrêmement personnel, celui de son
réalisateur, avec ses personnages bigarrés, laids, étranges,
effrayants et uniques, des "caractères" qui ne nous caressent
pas forcément dans le sens du poil et qui peuvent ne pas plaire
à tous ces spectateurs de cartoons 3D, oeuvres aux spécificités
de moins en moins trempés ; mais il faut la mettre en avant cette
galerie absolument savoureuse de personnages détonnants (les deux
soeurs dont le show est complètement... décalé !)
et complètement originaux, dans tous les sens du terme ! Même
s'il n'est pas toujours facile d'accrocher à ces derniers et que
l'on risque de rester parfois à distance.
Tout comme il ne faut
pas oublier cette réalisation aux petits oignons, aussi imaginative
que le reste (la beauté de certaines transitions...) et de somptueux
décors qui contribuent à jeter le trouble dans nos têtes
par leurs beauté, leur style "maison de poupée"
!
Ce film est une fable très moderne sur les enfants, ceux qui
s'imaginent que leur vie est moche et imparfaite alors qu'ils ont plus
que tout, et rêve d'une existence aussi idylique qu'improbable ;
ce film aidera nos grands chérubins à comprendre que le
monde est imparfait et c'est sans doute ce qui fait sa beauté...
un monde parfait ne serait-il pas, finalement, absolument invivable ?
Adieu le mythe des enfants-rois ! C'est également un film pour
ces parents qui gardent le nez dans le travail et oublient le rôle
essentiel qu'ils ont à jouer dans l'éducation et la construction
de leurs enfants. Oui, l'essentiel est là : travailler moins pour
s'occuper plus de ses enfants.
Coraline ou le pied-de-nez anti-Sarkosyste
? J'adore l'idée !!!