L'histoire d'une fêtarde larguée et d'un cousin
lointain de Godzilla, d'un retour aux sources imprévisible
et de résurgences du passé aux conséquences
dramatiques. Mais en fait c'est quoi ce film au juste ??? Un
kaiju eiga américain mâtiné de film indépendant
? Parfaitement : on comment faire un film définitif sur
la / les questions, en surfant sur la fine ligne qui sépare
le génie du ridicule. Surprenant, original, jamais formaté,
enjoué, décalé, le film n'évite
ni les maladresses -qui s'apparentent ici à de la fraîcheur-
ni les faiblesses : le jeune pote qui ne sert franchement pas
à grand chose et dont l'attentisme final laisse coi,
une forme de légèreté un rien déplacée
vu l'enjeu dramatique...
C'est donc l'histoire d'une femme dont les actes précis,
à un endroit précis, sont répercutés
par un monstre sur la ville de Séoul. L'enjeu du film
étant de répondre à la question suivante
: Mais pourquoi donc ? L'oeuvre est sans aucun doute interprétable
à divers niveaux, on pourra alors y voir une parabole
sur les conséquences de nos actes (la fameuse théorie
du chaos) tout autant qu'une leçon de vie à propos
de nos blessures passées que l'on préfère
enfouir et qui finalement détruisent nos vies. Car c'est
également l'histoire de deux vies médiocres, de
deux citoyens -personnages parfaitement bigarrés, loin
des stéréotypes usuels- qui luttent, au propre
comme au figuré, pour trouver une place dans ce monde
qui semble les avoir abandonné. Film terriblement humain,
bassement humain dont les petites histoires, pourtant nécessaires
à la grande histoire, plombent parfois la progression
du scénario.
Une oeuvre tellement particulière que d'aucun auront
toutes les peines du monde à y entrer, naviguant entre
une intrigue saugrenue, une violence par procuration et un peu
trop propre, un gros "fuck" à Hollywood, des
FX qui font ce qu'ils peuvent, des acteurs à tomber par
terre, une réalisation propre et un univers vraiment
loin... de tout. Pas facile de s'y raccrocher.
NOTE : 12 / 20