Le monde des start-up, du web et des nouvelles technologies
de demain ainsi que leurs incidences sur nos libertés
et sur nos démocraties : le double tranchant de l'ère
moderne, où quand trop de liberté tue la liberté.
Clairement inspirée de la pieuvre Facebook, The
circle nous présente une nouvelle communauté
où les frontières entre vie privée et vie
professionnelle / publique sont inexistantes sous couvert de
"transparence", où la surveillance est le lot
quotidien des citoyens 3.0, sous couvert de sécuritarisme.
The circle c'est également une forme
d'entreprise où la synergie est poussée à
son apogée, une firme dont la puissance est telle qu'elle
bâtit une société corporatiste et olligarchique
: la politique s'invite dans l'entreprise, puis l'entreprise
s'invite en politique et finit même par faire la politique.
Et si Facebook gouvernait le monde ?? Louable intention, ambitieux
thèmes qui peinent à trouver une forme cinématographique
adaptée : le démarrage est particulièrement
mou, le film est totalement translucide quant à ses intentions
-quoique je ne sois pas certain que tout le monde ressente encore
cette inquiétude vis à vis des réseaux
sociaux- voir caricatural, desservant cette même ambition
dans sa façon angélique de montrer les vices de
notre propre société (perte de terrain de notre
sphère privée), nos dérives modernistes.
Louable, le film l'est, mais les moyens sont pauvres et grossièrement
assénés, faute de vouloir explorer des territoires
plus complexes, plus fins et plus ambitieux encore ; la partie
politique restera au stade de beaux discours quand on aurait
aimé en voir plus, se fondre dans l'analyse. On évoque
également trop rapidement une thématique fascinante
: le remplacement par la technologie de Dieu lui-même
et son regard omniscient sur nos actes afin de nous rendre meilleur,
cette façon de vouloir rendre les gens non pas obéissants
(c'est le rôle des lois) mais moraux (c'est le rôle
de la religion) : sauf que l'homme est un loup pour l'homme,
il n'est pas d'essence divine et reste imparfait et, surtout,
rarement désintéressé. La fin nous interroge
sur la bonne utilisation des nouvelles technologies mais reste
à construire. C'est une oeuvre bancale qui restera superficiele
alors qu'elle tenait un sujet exceptionnel.
NOTE : 12 / 20