Impossible de ne pas reconnaître l’auteur : son
style implacable, la qualité de l’œuvre, un
sujet organique et psychologique. La froideur de la photo, unique,
ne peut laisser insensible, le scénario, étrange
au possible, mystique, métaphorique, m’a doucement
traumatisé de par son contenu éloquent, débridé
et charnel. On voit nos repères se briser, nos yeux hypnotisés
par l’ambiance glaciale, médicale et incisive,
l’intrigue y est remarquablement menée et c’est
avec un malin plaisir que le scénario nous étonne
sans cesse et repousse les limites de nos croyances. La mort,
la folie, la peur y sont magnifiquement traitées et c’est
d’ailleurs cette dernière qui s’installe
en nous, une peur inconsciente, interdite, illégitime.
On aurait presque l’impression de se faire psychanalyser
contre notre gré, nos fantasmes morbides y passent et
ce, jusqu’au final allucinant, puissant. Shore et les
acteurs expriment avec force leur dévouement à
ce grand homme dont le secret pour mettre en image de telles
atrocités et nous captiver en même temps n’est
pas près de tomber.
NOTE : 17-18 / 20