Les
chevaux de feu |
Serguei PARADJANOV |
(15-16) |
Bruit et fureur. Au son d’une musique omniprésente,
expressive et pure, les images, d’une beauté qui vous assoit,
défile à une vitesse folle pour mettre en valeur une nature
très présente, fabuleuse et dangereuse. La vie de ce peuple
de légende qui vit au rythme des présages et de la magie
nous est conté de façon ethnographique ce qui rend l’histoire
de ce Roméo russe déchirante. La photo quelque peu passée
rajoute à la préciosité de ce film qui nous renvoie
à nous-même : l’amour-fou, les espaces infinis, la
vie, la culture… La réalisation n’est pas innocente
dans notre plaisir : recherchée, des plans renversants qui nous
plongent dans chaque scène, des mouvements extraordinaires. Cette
œuvre nous parle à tous. Seule la dernière demi-heure,
plus posée, nous laisse souffler malgré l’incursion
dans les rites magiques. Peut-être que le naturalisme premier, la
liberté qui se dégage des décors, la force du drame
ne trouve pas ici d’équivalents aussi puissants. |