Un dirigeable est attaqué
par des pirates de l'air : ils recherchent une fillette et sa
mystérieuse "pierre volante".
Impossible de passer outre cette imagination débordante,
tout azimut, marque de fabrique des mangas et surtout de certains
auteurs (Miyazaki,
Takahata...)
; une imagination tant visuelle que dramaturgique : le concept
des îles célestes, les bâteaux-dirigeables
ou encore les navettes sont merveilleuses à la fois en
tant qu'images et en tant que concept. Par ailleurs le film titille
notre imaginaire puisqu'il nous enjoint qu'il existe encore des
endroits inexplorés sur la Terre... les nuages ! Et on
ne sera pas en reste quant à la découverte de Laputa.
Profondément évocateur.
Visuellement exceptionnel et complètement abouti, le scénario
n'en ménage pas moins et joliment son mystère :
qui est cette fillette et d'où vient-elle ? Qu'est-ce que
ce médaillon et cette pierre ? Qu'est-ce que ce mythe de
Laputa ? Le film est bourré d'action démesurée
et joyeusement excessive, l'ambiance et le traitement sont très
80's ("Les mystérieuses cités d'or" en
tête ; le film date de 1986, même s'il n'est sorti
qu'en 2003 en France !) et particulièrement inspiré
: depuis "Gulliver" jusqu'à l'inévitable
Jules Verne, en passant par les jardins suspendus de Babylone
et des thèmatiques de science-fictionnelles ou religieuses
(le cristal en lieu et place de l'arbre de vie). On y découvre
des méchants qui ne sont pas aussi définis et caricaturaux
qu'à l'accoutumée. De plus la musique y est absolument
exceptionnelle (Mon Dieu quel thème !), les personnages
haut en couleur et, surtout, les décors complètement
majestueux, à l'architecture mirifique et pour autant variée,
d'inspiration autant médiévale que celtique.
On assiste à une version nippone de "L'île au
trésor", on s'engouffre intégralement dans
ces aventures pittoresques très attrayantes, attachantes
et fantasmatiques, réalisées de façon parfaitement
expressive. Du cartoon haut de gamme. Pur.