Le
charme discret de la bourgeoisie |
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Des amis extrêmement riches, et quelque peu douteux, ratent systématiquement les repas auxquels ils sont conviés : comme si toute leur vie tournait autour de la ripaille... seule choses qui échappe encore à leur contrôle. Œuvre éminemment politique et sociale (les bourgeois traficoteurs, les militaires fumeurs de joint, le Monseigneur peu instruit, l'Amérique du Sud et ses régimes pervertis et conciliant avec les nazis, la diplomatie et sa tolérance odieuse...), Le charme discret de la bourgeoisie est comédie de mœurs méchamment satyrique, à l'image de son titre, subtilement tragi-comique, où se mélange rêves -et rêves dans le rêve - et souvenirs dans un capharnaüm de séquences ubuesques, folles, violentes, cyniques, atypiques et décalées. Notamment ce soldat qui voit des morts partout et cet humour parfois mordant ! Ça demeure laborieux, les clefs de décryptage ne nous sont pas données et il se peut que l'on se perde en route, égaré dans une forêt de symboles et de poésie. Mais le film mérite d'être aussi unique que surprenant de bout en bout, avec de belles fulgurances. Bunuel donne agréablement vie à ses idées et magnifie son casting haut-en-couleur. |