Carré
blanc |
Jean-Baptiste LEONETTI |
(4) |
Dans une atmosphère et un esprit dont la froideur
intense me rappelle certaines oeuvres visionnaires des 70's et surtout
l'un de mes livres de chevet ("1984" de G. Orwell), on peut
imaginer aisément qu'il est extrêmement difficile de passionner
le spectateur sans un très solide scénario (soit avec de
l'action, soit avec une intrigue efficace), de le fasciner sans l'assomer
avec certaines lourdeurs... Mais là... Les silences sont bien vite
moins oppressants que pesants et assoupissants, le scénario, étalé
sur 1h16, ne parvient jamais à lancer son intrigue et reste dans
au stade du descriptif littéraire extrêmement lourd, tellement
qu'il ne risque pas de capter l'attention, le sujet semble avoir été
évité (la déshumanisation de la société
entraine la violence et le non-respect de l'autre ; donc de soi-même,
ainsi que le rejet de l'amour). Si je ne crache pas sur la réalisation,
esthétisante, un beau travail sur les lignes et les perspectives,
le soin apporté à l'image (cadre et photo), les images n'apportent
pas grand chose, le film n'est jamais assez construit pour avoir une simple
chance d'intéresser le spectateur ; c'est une oeuvre absconse qui
ressemble à un mixage entre film expérimental et film de
fin d'étude de la part d'un étudiant plein de rêves
mais qui fait encore des films pour lui et non pour le public... Prétentieux
ou naïf. |