Quand le cinéma social britannique croise Re-animator
et les Monty python : cela donne Britannia hospital,
ou comment mettre en scène la déroute du système
médical anglais et la déliquescence d'une société
sans âme, malgré ses simagrées d'apparat.
Préfigurant même la guerre des images moderne.
Film ultra gauchiste tentant, au final, de réconcilier
bourgeois et manifestant en leur explicant que s’ils se
battent c’est parce que ce sont tous des dégénérés.
Puisé dans le registre de Frankenstein la partie fantastique
de ce scénario un peu duale est assez relevée,
surtout lors de l’unique scène gore, à l’image
du Re animator que j'évoquais
plus haut. Anderson pratique aussi bien l’exagération
gratinée que l’humour décalé et farfelu
pour critiquer à tout va la société décadante
du thatchérisme. Beaucoup plus violent et expressif qu’un
Frears, l’auteur n’hésite
pas à en faire trop pour rendre ridicule le moindre détail…
Osé et très aggressif, totalement maîtrisé
à tous les niveaux, on ne peut qu’adhérer
aux propos burlesques du créateur de If.
Jouissif !
NOTE : 15-16 / 20