Universal soldier.
Un militaire en mission perd la vie : mais les apparences sont
parfois trompeuses. Dans quelles mesures ?
Derrière la caméra on retrouve (un spécialiste
des cinématiques) une multiangularité épileptique,
des filtres à gogo, de l'action passant par dessus tout
et un Vin Diesel qui se borne à faire du... Vin Diesel
: on se croirait très clairement dans un video game.
Mais il s'agit d'une adaptation de comics faite pour séduire
un large public ado. Alors je me demande si nos adolescents
sont incapables de voir à quel point, ici, les sentiments
sont chiqués, que derrière sa pseudo originalité
fantaisiste nous n'avons qu'un film sans grande personnalité,
aux personnages esquissés, aux effets un peu faciles,
au scénario grossièrement asséné,
très léger sur le fond, ne s'embarrassant pas
de détails et laissant quelques trous béants dans
sa structure explicative ; c'est une oeuvre qui sacrifie au
tout numérique le peu d'émotions qu'on lui prête.
Dommage.
Même si on connaît le pitch il aurait été
louable pour le suspens de laisser planer des doutes sur les
divers niveaux de l'intrigue : par exemple sur le degré
de réalité (à la façon de Westworld)
-ce degré est clair ici, et il l'est longtemps avant
la fin-, sur le passé du héros (façon La
mémoire dans la peau) ou sur la libération
de son carcan et de ses maîtres (façon... Westworld).
Un actioner de série B qui surfe sur la vague des super-héros,
Bloodshot n'étant qu'un Captain America sans profondeur.
Il demeure le plaisir d'un film de SF décérébré
qui s'éclate comme il peut visuellement (du grand portnawak)
et fait joujou avec un scénario aux possibilités
multiples qui aurait pu / du être beaucoup plus subtile,
plus sage et humanisé. Juste pour le fun.
NOTE : 8-9 / 20