Aussi loin d'être parfait qu'inintéressant.
Jeunet sur les traces de Delicatessen ou La
cité des enfants perdus ?
Non. Loin de ses premiers univers, plus craspec et même
violents à leur façon, Jeunet nous propose de
la SF extrêmement flashy et ultra pastelle, aux décors
lisses qui ressemblent furieusement à ces illustrations
des années 50 qui anticipaient sur le style "An
2000" et ses innovations supposées.
Rappellant un épisode de "Love, death & robots",
s'appuyant, explorant une pléthore de nos soucis contemporains
(écologiques ou sociologiques), ici augmentés
afin de mieux les souligner, Big bug est fondamentalement
bien ancré mais manque d'idées remarquables pour
mieux les mettre en valeur. Jeunet s'avère bien trop
sage, moins inventif que de nature et n'insuffle pas de cette
folie qui justifierait le cabotinage de ses acteurs (Zylberstein
en fait vraiment trop..). Les divers thèmes ne sont pas
traités avec assez de subtilité, innovation et
même profondeur, simplement soulignés à
des fins de comédie : la recherche d'humanité
par les robots notamment, l'inquiétude vis à vis
de supprématie des machines, voir le "grand remplacement"
robotique. On ne pourra cependant lui enlever ses jeux de mots
et son humour pimpant ; en se demandant si la parodie visuelle
de Robocop, personnifiée par le Yonix, est volontaire
?
Si le film a cet avantage certain de ne ressembler à
aucun autre, il n'empêche que visuellement il sent trop
les CGI à leur début, lorsqu'on ne vieillissait
pas articiellement les matériaux afin de les rendre plus
tangibles ; les décors extérieurs donnent à
Big bug des allures de cartoon peu engageant,
trop lisses, même un peu ringards -même si, je le
rappelle, voulu esthétiquement- mais dénotant
trop à nos yeux.
NOTE : 12 / 20