Beau devait aller voir sa mère : il habite dans un quartier dépravé, désœuvré et peuplé de freaks, et une sale soirée va débuter pour lui. Un cauchemar qui ne fait que commencer...
Aster n'a pas son pareil pour créer une atmosphère unique et imprégnée, en l'espace de seulement quelques images et, sur un rythme soutenu, nous allons suivre les aventures rocambolesques, ubuesques, démentes, hors normes et à la lisière de l'incompréhensible, de Beau.
Beau is afraid est un trip de 3 heures, jamais lassant, une tornade de bizarreries plus ou moins contrôlées, fait d'aller retour dans le passé, de crises et d'accidents, et de moments non-sensiques et lynchiens, coincé entre réalité et rêves supposés.
Peut-être plus drôle, plus maîtrisé, avec un rythme plus soutenu que ses précédentes oeuvres, le film est sans doute moins hermétique également, pour autant on retrouve ses thématiques (voyage, folie familiale, mort... voir secte) que l'auteur injecte dans son histoire en démultipliant les scènes et les modes narratifs, laissant son film entièrement traversé par l'idée de la mort.
Beau is afraid est une introspection sur le passé et la famille d'un homme, il explore les complexes relations entre un fils et sa génitrice : mère castratrice qui cache le secret de son géniteur... Le monde de Beau est hideux sans l'existence de cette mère, il le serait sans doute encore plus avec elle, punit qu'il semble être par l'existence : et cette fois Aster réussi parfaitement sa conclusion.
Et J. Phoenix se marie si bien à cet univers atypique...
NOTE : 15-16 / 20
