Sur le papier le film a dû sembler improbable, voir
risible… et pourtant à l’écran c’est
une réussite totale, très à l’image
des Innocents.
Tout le mérite en revient à la réalisation
fascinante (Amenabar se fait une place au soleil) qui nous mène
par le bout du nez ; il travail ses plans pour nous toucher,
nous effrayer à la perfection, son univers visuel est
solide et il convient de saluer sa préférence
pour les plans longs plus que pour le cut et les inserts, il
parvient même à redonner vie à une forme
de montage alterné.
Son scénario, ampli de détails subtils et dignes
des plus grandes œuvres littéraires, nous permet
de plonger à corps / âme perdu dans cet univers
stressant (les thèmes de la solitude –la femme
et ses enfants, la maison isolée- la maladie –celle
des enfants- et la mort –le mari, les photos, les fantômes
et le final). Sans effets tapageurs la peur est au rendez-vous.
Quant au final genre « Je l’ai déjà
vu quelque part mais je me suis fait avoir » convient
à merveille à cet anti-film-de-fantôme.