Au-delà
du réel |
(13-14) |
Les portes de la perception : la petite musique des
Doors au début n'est certainement pas anodine. Bien que fortement
ancré dans une époque encore sous l'influence de quelques
allucinogènes, le film préfère cependant disserter
sur la réalité, la folie, la dévotion religieuse,
les effets de la drogue ou l'orgasme. Est-ce un film où se combat
la science et la croyance ? Pas vraiment, non. S'il est construit tout
d'abord comme un trip psychédélique, bardé d'images
thématiques, de provoc anti-religieuse, de poésie, de références
(à Dali), de sexe et de mysticisme, c'est une oeuvre à vocation
philosophique -modestement, certe- et non un délire ubuesque typiquement
70's. Les recherches poussées d'un scientifique concernant la Vérité
de l'être humain, une longue exploration du soi en une oeuvre réellement
passionnante et une réflexion qui aboutira sur un tournant surprenant.
On vire à la SF pure et dure, laissant même un peu de côté
ses primes préoccupations (où est Dieu ?) pour redescendre
sur Terre, aux origines de l'homme... C'est une oeuvre visuellement un
peu datée mais qui nous plonge avec force dans une sensation de
trance, pour le moins cinématographique, de par son inventivité,
sa créativité, la précision et le choix judicieux
de ses images. Définitivement original, même plus de 30 ans
après sa sortie, et puissant comme l'expérience ultime et
O combien fascinante de ce savant un peu fou vers des zones inexplorées
: celle de la régression de l'homme. Oui : passionnant. |