Une oeuvre qui, le temps aidant (60 années !) et tout le respect que je dois à son illustre auteur qui va avec, est devenue une involontaire comédie pittoresque de référence. Ou quand Corman fait son propre Godzilla (mâtiné de King Kong). Un groupe de personnages plus ou moins scientifiques -et ce n'est rien de le dire- débarque dans une île pour une mission de sauvetage et vont découvrir... Plus horrifique que son cousin nippon, mal appuyé par des acteurs de pacotille, d'FX gentillement risibles (la paupière du monstre faite d'un sac plastique !), à la réalisation insipide et même guindée, peinant à masquer l'inconsistance du budget. Mais l'atout du film est le scénario : apparemment ultra prévisible, avançant pas à pas et manquant de piment, celui-ci va finir par partir dans un tel délire qu'il serait criminel de ne pas détailler et vous donner quelques perles. Que l'un des protagonistes s'excite sur de petis crabes en leur lançant des pierres et les fusillant du regard comme s'il s'agissait de serpents venimeux ; passe encore. Mais les théories très lointainement scientifiques et les incohérences qui vont suivre vont devenir légendaires. Extrait : le crabe (dont je rappelle qu'il est géant, genre 10 mètres d'envergure au bas mot) craint l'électricité ; alors il décide de son propre chef de rentrer dans la maison -ne me demandez pas comment ni par où !!- et de... couper les fils électriques. Eh oui : car il est pas con le crabe, comme vous aller le constater. SCes braves bestioles produisent des ultra-sons, dégage une telle chaleur qu'ils font fondre la roche, mais par dessus tout usent de transfert d'âmes (leur victime habitant ainsi leur corps -sic !) et font parler -car, oui : ils parlent- leur nouvelle identité par le biais de, et seulement d'objets métalliques !!! Et puis ils possèdent des pinces qui repoussent la nuit lorsqu'un malheureux leur les coupe... Film chaotique, sans queue ni tête mais finalement à hurler de rire.