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L'antre de la folie
Budget = 8 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - 76 000 - 182 000 entrées
BOX OFFICE USA = 3,4 / 8,9 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Un écrivain au succès phénoménal a disparu... En parallèle un enquêteur pour les assurances se retrouve interné en asile psychiatrique : il raconte ce qui l'a amené là.
Et une question récurrente : quand est-ce que le héros perd pied ? La folie s'immisce petit à petit dans l'œuvre, un basculement imaginatif, gentiment perturbant et loin d'être déplaisant. Le jeu formidable de naturel de Sam Neil, les subtiles modifications photographiques créant diversions, les maquillages lovecraftiens (les premiers à décrire l’indicible ?), les éclairages très, très travaillés (Cf. la fin du film, dans le bureau du directeur, en plan large) auraient dû en faire un film extraordinaire.
Pourtant ce bazar scénaristique un rien déconstruit laisse souvent perplexe -au-delà de son but premier-, manquant de teneur, oscillant entre subtilité et grandguignolesque, restant une adjonction événementielle incongrue. Les références aux grands classiques n'y font rien, pas plus que cette espèce de folie tentaculaire : seul l'explication donnée lors des dernières scènes permet d'approfondir ce scénario qui trouve enfin son sujet. Bien sûr il y a ce petit jeu avec le spectateur (quand Neil parle d’FX, les clins d'oeil à Big John), cette idée géniale où la folie devient la norme et cette œuvre littéraire à la puissance biblique. Dérivant alors sur une intéressante analyse de la force de suggestivité de la littérature, une réflexion sur l'art, la création artistique comme une nouvelle croyance cherchant à supplanter la religion, l'écrivain / l'artiste devenant ainsi un dieu tout-puissant ; mais ceci est sans doute amené de façon quelque peu maladroite et manquant de force de conviction. Inutile de dire qu’on en ressort un rien paumé. L’évolution scénaristique vers la qualité reste indécise, le mécanisme est trop voyant ce qui rend de nombreuses scènes trop classiques et sans surprises (en comparaison avec un Twin Peaks, par exemple) ; on ne se sent pas trop impliqué et le côté effrayant ne laisse aucune trace, ou presque. En réalité on a l’impression d’assister à un film trop technique.
Carpenter livre cependant une oeuvre soignée, un travail impeccable bien que manquant parfois d'un grain de folie visuelle véritable, jamais caricatural, qui reste un vrai régal de surprises visuelles (excellent cette image-page d’un livre) et dont le bestiaire à l'imagination débridée ouvre les portes de...

NOTE : 12 / 20

La critique des internautes
 

 


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