Qu'est-ce que j'aurais aimé adoré ce film !
Un film d'auteur qui débute de la plus exquise des façons
: enveloppé que nous sommes par une photo de toute beauté,
un plan long et langoureux, une musique obsédante et
en totale opposition avec les images auxquelles on assiste.
Tout débute dans l'une de ces abominables plantations
de coton, comme il en existait des milliers dans le sud raciste
des Etats Unis. Une première partie qui apppuie là
où ça fait mal mais le fait de manière
beaucoup trop démonstrative, sans apporter quelque chose
de palpable au sujet. C'est alors qu'intervient une seconde
partie qui tranche dans le vif ; au sens figuré du terme...
Antebellum ne répond absolument pas
aux horribles canons des films d'horreur contemporains -il se
classerait dailleurs dans une catégorie bien définie
que l'on ne nommera pas ici afin de conserver toute surprise-,
et on a bien compris que le film sert la cause juste de la communauté
noire américaine. Juste cause, chère aux producteurs,
mais qui a grandement tendance à se tasser, à
tergiverser et se perd un peu en route dans sa "temporalité".
Du coup le discours s'avère être un rien vaporeux,
très bien emballé mais trop vaporeux : à
l'image de la scène du restaurant, à la réalisation
étonnante, mais qui ne sert que de transistion totalement
gratuite au synopsis.
Pas évident de décrier une oeuvre aussi hardie,
au ton unique qui fait penser à M. Night Shamalyan, avec
le genre de thématique surpuissante et ici terriblement
politique. Car Antebellum est le symbole de
la régression de la société américaine,
un cri d'alerte dont le twist remet en valeur tout le reste
du film, et notamment le déferlement de haine du début,
sa forme de banalité où l'absence d'espoir qui
prend alors tout son sens.