Qu'y a-t-il donc dans la tête de nos chérubins ? Une série de rêves éveillés ?
Alice poursuit un étrange lapin, qui court après le temps, jusque dans son mystérieux terrier et puis... elle découvre un monde de son et de couleurs, aux décors biscornus et improbables, aux objets bavards et à la forte personnalité, aux animaux incongrus et gais, un univers de magie où toutes les lois de la physiques n'ont pas le droit de citer ou sont joliment bouleversées. Avec une obsession absolue : celle du temps qui passe, qui passe.
Peut-être que le film perd de précieuses minutes à chanter en quasi continu, même si les chansons, hautement perchées, participent à la folie ambiante (Cf. le récit des huîtres qui semblent être une histoire à part).
Cependant Alice au pays des merveilles demeure un petit chef-d’œuvre de non-sens, de délires,
de folies visuelles à l'imagination en roue libre, de poésie, de trouvailles scénaristiques et de dialogues haut en couleur (les mots du mille-pattes et le phrasé du chat), de moments complètement et divinement insensés …
le tout supervisé par les géniaux et ingénieux animateurs de chez Disney. Une adaptation
brillante, clinquante, magnifiquement bien fichue et très
adulte finalement (les huitres dévorées, la maison supposée brûlée, un mille-patte fumant la chicha et la reine qui coupe des têtes). Non seulement c’est drôle mais
tout l’intérêt du film tient dans ces lignes : que
va-t-il bien pouvoir se passer dans les 5 ou 10 minutes à venir ?
Génial et tellement novateur que le film en a laissé plus d'un au bord de la route. A redécouvrir de toute urgence.