Alerte rouge est un film qui affiche de
grandes ambitions mais qui, hélas, ne va pas au bout
de ses idées, n'ose pas toujours les pousser au bout
de leur logique.
Nous présenter la communauté chinoise de Toronto
en est une : leur façon de vivre, de s'intégrer
(et non de s'assimiler...), leurs traditions, leur culture.
Meilin fait donc partie intégrante de cette communauté,
elle a 13 ans et entre de plein pied dans l'âge ingrat
; une petite fille qui grandit et va devoir apprendre à
dominer le "monstre" qui sommeille désormais
en elle... Pixar ose donc aborder le sujet de la pré-adolescence
sans détour : tout d'abord en adoptant les codes visuels
propres à cette époque (très flashy, rose,
love, manga, tape-à-l'oeil, pétillant et brillant).
Pixar ose même évoquer les menstruations dans un
cartoon familial (qui apparaissent d'ailleurs et souvent encore
bien plus tôt...), même si cela demeure une simple
évocation. Sauf que Alerte rouge se
noie peut-être un peu dans les divers interprétations
(clairement édictées à la toute fin, en
entonnoir) : la difficile émancipation d'une enfant,
émancipation depuis l'enfance et sa famille. Le panda
représentant cette part d'enfance que l'on fait taire
pour devenir une adulte, cachée symboliquement dans un
médaillon, une boucle d'oreille, comme un souvenir enfoui.
Le panda désigne donc cette adolescence où les
sentiments nous assaillent, les émotions nous submergent
et où l'on peine à les canaliser. Ce moment de
la vie où les parents nous poussent à franchir
un cap et atteindre sans tarder cet âge adulte où
tout est plus carré, contrôlé, posé
; plus facile à gérer. Le panda correspond également
à ce destin que nous impose famille et traditions, et
que l'on accepte en rejettent tout choix personnels.
Alerte rouge possède ce mérite
unique de rentrer dans la tête d'une jeune ado découvrant
le désir et aborde des thèmes inédits dans
un cartoon, loin des inepties et autres faciliés et conventions
débitées dans 98 % des films animés traitant
de cet âge.
L'histoire d'une malédiction familiale, même si
l'utilisation de celle-ci qui reste légère, le
but de notre ado étant essentiellement d'assister au
concert de ses idoles ; il y a une espèce de décalage
entre le fond, très riche, les intentions, et un traitement
sans doute trop appliqué à plaire à son
public cible ; et visuellement ce n'est pas une complète
réussite.