Une claque visuelle. L'exigence, la qualité de l'animation
et des graphismes renvoient 80 % de la production américaine
annuelle directement aux oubliettes ; même si les objectifs
et le public visé ici n'est certainement pas le même.
Et ce n'est pas sans nous rappeler l'exploit d'un Final
fantasy et la qualité graphique des jeux vidéos
actuels, en passe de dépasser le travail des animateurs
du 7ème art...
C'est d'emblée un film où l'on s'installe avec
un immense plaisir tant l'amour du détail et le travail
phénoménal effectué ne peut qu'être
loué : il ne reste plus qu'à s'extasier devant
ces matières plus vraies que nature, cette diversité
étourdissante, ces mouvements majestueux (plus que subtils),
ce rendu des lumières, des architectures complexes et
originales (le mélange ancien / moderne qui convient
tellement bien au film), des costumes. Tout un univers bien
vivant et d'une richesse incroyable dans lequel il est impossible
de ne pas plonger avec émerveillement.
Côté littéral on retrouve le personnage
ambigu et sa quête, modernisés (Albator a déjà
beaucoup vécu...) et surtout cette SF nipponne comme
on l'aime tant : inventive, charnelle, regorgeant de détails,
foisonnante. On y retrouve autant une richesse fondamentale,
comme celle issue de la mythologie "Star wars", que
thématique : le pouvoir aux mains des tout puissants
et des nantis qui manipulent le peuple pour asseoir leur domination,
l'ennemi du pouvoir qui, au fond, est plus un résistant
qu'un terroriste, la bataille pour un idéal, la guerre
fraternelle... Dommage que les personnages ne soit pas assez
développé (hors mis les 2 frères, devenant
étrangement les 2 véritables héros du film)
et que le scénario ait des enjeux mal définis
: le retournement de situation du début, les sujets un
peu emmêlés : les noeuds temporel, l'histoire autour
de la Terre, la lutte fraternelle...etc.Dommage que le film
se déconcentre et laisse place à un combat peu
convaincant (le 1er d'Albator contre la flotte), effectue quelques
pirouettes trop faciles (les ressources militaires du gouvernement),
abuse de charabia science-fictionnel et donne dans des explications
un peu saugrenues (voir tardives : pourquoi le bad guy n'a-t-il
pas mis son frère au courant de l'histoire d'Albator
?) telles que les raisons qui poussent Albator à se venger
et celles entraînant la destruction de la Terre. Des petits
détails qui viennent perturber notre quiétude
lors d'un spectacle d'une beauté rare et que l'on n'avait
pas vu depuis longtemps.
Puissant, exceptionnel, somptueux mais un peu cabossé
scénaristiquement, mal fignolé et un peu chiche
quant à sa portée véritable.
NOTE : 13-14 / 20