Premier enchantement : on se situe visuellement à mi
chemin entre Pixar que les cartoons de série made in
Germany (pas les mêmes moyens, dans un sens comme dans
l'autre...) : le rendu de l'eau ne trompera personne, pas plus
celui des peaux animales, un peu "plastique" ; par
contre les mouvements sont bluffants et les personnages très
réussis.
Deuxième enchantement : le double alibi écolo-féministe
et ces deux héroïnes, absolument magnifiques : le
discours est en filligramme et convient parfaitement au public
visé.
On ne peut cependant nier que les thématiques parallèles,
la trame, restent très familières, peut-être
trop ; la jeune héroïne, orpheline, au destin extraordinaire,
un monde de légendes tribales, un méchant improvisé
(mais un vrai bad guy comme on n'en voit rarement dans les cartoons),
des chansons (une...). Tous ces ingrédients auxquels
nous sommes habitués sont bel et bien présents,
jusqu'à ses animaux rigolos bavards, façon Disney
(très Pumba et Timon le duo) ; même s'ils sont,
ici, délayés dans un univers original (l'Amazonie).
Peut-être plus ouvertement fantastique que ses confrères,
entre légendes et magie, explorant des liens très
complexes entre les personnages, ce qui constitue le meilleur
du film et conduit à un très beau twist. Nous
embarquant pour une aventure typique, Ainbo
met le doigt sur ceux qui exploitent la forêt tropicale
à des fins bassement mercantiles, mais les réduisant
moins à de vils trafiquants qu'à des personnes
immorales qui renient la diversité des peuples et des
croyances.